L 'aventure débute en 1908 lorsque le propriétaire du quotidien « Daily Mail » propose 1000 livres de récompense ( 25 000 francs -or ) au premier aviateur qui réussira la traversée de la Manche. Une opportunité pour Louis BLERIOT dont la société est au bord de la faillite. Mais il n'est pas le seul concurrent et ses rivaux, comme le Comte de LAMBERT ou Hubert LATHAM sont en mesure de le rivaliser.
Le 19 juillet, Hubert LATHAM effectue une tentative de traversée qui se solde par un échec. Le Comte de LAMBERT n'est pas prêt, il lui manque du matériel. BLERIOT en dépit de son handicap communique son engagement à l'AéroClub De France et le 21, à béquilles se rend à Calais. La météo déplorable cloue l'aviateur au sol. Ce n'est que le 24 au soir que L'éclaircie arrive!
Le 25 Juillet avant l'aube, Louis BLERIOT se décide à tenter l'aventure à bord du Blériot XI à moteur Anzani 3 cylindres de 25 cv.
Aprés un vol d'essai et de réglage, l'aviateur est prêt, ses béquilles sont embarquées à bord.
Il est 4 h 4 1, exactement: l'heure du lever du soleil lorsque l'appareil décolle et prend la direction de DOUVRES.
Le contre torpilleur « l'Escopette » avec madame BLERIOT à son bord est déjà en mer afin de suivre la traversée et récupérer l'aviateur si l'appareil devait s'abîmer en mer. Le Blériot XI avance bien plus vite que le contre torpilleur et finit par le dépasser. BLERIOT se retrouve alors, seul entre ciel et mer. Durant plus de dix minutes, il n'aperçoit ni les côtes françaises ni les côtes anglaises. Les yeux fixes sur le distributeur d'huile et sur le niveau de consommation d'essence, il écoute attentivement le bruit de son moteur; de ce côté rien d'anormal c'est une véritable horloge.
Soudain à l'horizon se profile une ligne grise qui grossit à vue d’œil : ce sont les côtes anglaises. Louis BLÉRIOT se dirige alors vers ces falaises blanches, mais n'aperçoit toujours pas le port de Douvres. En fait il a dévié de sa trajectoire et se trouve plus au Nord.
En bas sur la mer des bateaux se dirigent du Nord au Sud probablement vers un port. BLERIOT modifie sa trajectoire et longe la côte du Nord au Sud. Soudain une infractuosité de la côte se présente à sa droite. Il s'y engouffre et se retrouve au-dessus de la terre ferme. Au sol un homme agite désespérément un drapeau tricolore. BLÉRIOT reconnaît alors Charles FONTAINE du journal « Le Matin » qui s'était posté à l'endroit le plus favorable à un atterrissage pour accueillir BLERIOT. Celui ci s'apprête à atterrir mais une saute de vent menace de le déséquilibrer, il coupe les gaz à une altitude de 10 mètres et son avion tombe lourdement dans l'herbe. Il casse du bois, mais qu'importe la traversée est réussie; L'Angleterre n'est plus une île, il est 5 h 12 du matin ce 25 juillet 1909.
Il
aura fallu à peine 31 minutes pour couvrir la distance de 33 Km qui sépare
Calais de Douvres.
JEAN DEGROOTE
EXTRAITS DU SITE http://www.aeroclub-dunkerque.com/