Georges GUYNEMER est la plus haute figure de l'aviation française de guerre. Une des observations faite par ses professeurs alors qu'il était au collège est celle-ci : "Il fait des aéroplanes en papier et le bureau du professeur sert parfois de terrain d'atterrissage". A 16 ans il est bachelier et prend, à l'insu de ses parents, son baptême de l'air à Compiègne. Son père lui demande
Que veux-tu faire plus tard ? ", la réponse est nette et définitive " Je serai aviateur". La guerre le surprend. Il s'engage mais ce n'est que le ler février 1925 qu'il fait sa première sortie, sur un "Blériot". Un mois plus tard, il est affecté à la célèbre et glorieuse escadrille des "Cigognes". II a pour adjudant Jules Védrines.
Le 19 Juillet 1915 est une date mémorable pour Guynemer, il abat son premier avion ennemi. Son nom commence à s'inscrire dans les mémoires au fur et à mesure de ses exploits de guerre. Guynemer a d'ailleurs une particularité : à chaque fois qu'il abat un avion ennemi, il se pose près de ses débris pour lui présenter les armes. Le tableau de chasse de Guynemer est incroyable, on a parlé de 54 avions abattus, mais il faut en rajouter une bonne vingtaine, car on n'homologuait que les avions tombés à l'intérieur des lignes françaises ou alliées.
Nommé Capitaine, Chevalier de la Légion d'Honneur, il refuse de commander pour continuer à voler. Mais, dit-il, " Je n'ai jamais abattu un ennemi sans que mon coeur se serre". Le 11 septembre 1917 devant son "Vieux Charles" , devant sa famille et devant le front des troupes, il est décoré. Le 11 septembre 1917, il patrouille avec un autre avion, un ennemi les surprend, Guynemer le prend en chasse... mais ne reviendra pas.
On apprendra quelques jours plus tard qu'il a été abattu par un aviateur allemand du nom de Wisseman, que René Fonck abattra à son tour. La nuit suivante, celle du 11 au 12 septembre, un bombardement intense avait fait disparaître le corps du héros. Le 18 octobre 1919, la chambre des députés décide que le nom de Guynemer serait gravé sur les murs du Panthéon.
René FONCK, pilote de la première guerre mondiale, partage le titre d'"as des as" avec Guynemer et Nungesser. Comme particularité il refusait d'abattre les aviateurs ennemis qui pilotaient mal.
Charles NUNGESSER est né à Paris en 1892. Jeune on le disait très beau garçon à la puissance musculature>, il se livre à de nombreux sports, notamment la natation (il remporte la traversée d'Ostende à Blankenberge en 1905). A 15 ans, avec l'autorisation de sa famille, il part seul au Brésil et travaille dans un atelier de montage pour moteurs importés. Il participe à 17 ans à une première compétition. Un jour, sur un terrain voisin de l'atelier, se pose un avion, le premier qu'il ait approché de sa vie : un vieux "Blériot" acheté d'occasion par un mécanicien. Il apprend à piloter. A ce jeune déjà peu commun, on offre au Brésil une vie peu commune
il chevauche et dompte des poulains sauvages, se fait planteur, chasse le puma... Vers mars 1914, les journaux français annoncent la grande guerre, il rentre en France. Engagé, affecté dans un escadron de hussards, il fait très vite parler de lui, car tous ses exploits ont un côté spectaculaire. Pour l'anecdote, il est une fois seul, avec deux campagnons blessés à la jambe, il tue alors deux occupants allemands dans une torpédo "Mors", près des lignes françaises, se met au volant, regagne son cantonnement et livre à l'Etat-Major d'importants documents trouvés dans la voiture. Les journaux publieront l'épisode, sans oublier le mot de la fin prononcé par le Général, qui a invité le jeune héros à sa table : " Je te fais cadeau de la Mors". Désormais, ce hussard devenu aviateur, ne passera pas de semaine sans descendre "son boche".
Son avion de chasse est, dit-on, la terreur de l'ennemi. Sur la
carlingue il a fait peindre une tête de mort et deux tibias entre croisés
(14). Tout en lui est excessif. A chaque permission il se rend à Paris et
devient la terreur des parisiens quand il est au volant de sa voiture jaune.
Premier accident grave le 29 janvier 1916, crâne fracturé et jambes
brisées. Deux mois plus tard, il se rend en béquilles vers son avion, s'y fait
hisser et décolle. Sur son avion il n'est plus handicapé. Cette "tête
brûlée" se montre en combat aérien en possession de toutes les finesses
du pilotage et de ses ruses. Il sait "préparer" ses victimes,
simuler, jouer à l'avion touché pour dominer l'adversaire dans un volte face
imprévu. Fonçant sur sa proie, il arrose au passage du feu de sa mitrailleuse
et continue à descendre en piqué. Un coup d'oeil en arrière lui permet de
s'assurer si l'avion ennemi est touché, ou indemne. Dans le second cas il se
cabre, monte presque à la verticale, si bien que son poursuivant se trouve en
quelques secondes sous lui, il pique alors et le mitraille de haut en bas.
Nungesser n'aime pas se battre en groupe car seul il 'a toute sa liberté de
mouvement. Un jour il a abattu 4 avions ennemis l'un après l'autre en quelques
minutes.
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