Après la mort de Guynemer le 13 septembre 1917, Nungesser est sacré " as des as". Une fois, le journal "Le Matin" reproduit son bilan général de ses blessures : deux fractures du crâne, la machoire 7 fois brisée, 3 fractures des jambes, 2 des genoux, 2 des clavicules, le poignet droit et le poignet gauche déboités et tant bien que mal "remis", le bras droit traversé par un éclat d'obus, le palais défoncé par un "manche à balai", les 2 joues traversées par une balle. "Mon corps, dit-il est un véritable puzzle".

Nungesser finira la guerre avec 45 avions ennemis abattus. Après la guerre, il s'achète un hôtel avenue des Champs-Elysée, roule dans la Rolls dont lui a fait cadeau le roi d'Angleterre, se montre à toutes les manifestations que propose la vie parisienne.

Aux Etats-Unis, il amuse les américains par des reconstitutions de batailles aériennes, il joue dans le premier film consacré à l'aviation : THE SKY RAIDER (le cavalier du ciel). C'est un succès international. Nungesser est un bon acteur, au physique séduisant, et pour réaliser ses acrobaties aériennes pas besoin de trucage .... Une idée le poursuit : traverser l'Atlantique Paris-New-York. Il s'inscrit alors au prix Orteig. Il choisit COLI pour partenaire et un hydravion Levavasseur "L'oiseau blanc".

François COLI, né à Marseille en 1881, s'engage dans l'infanterie en 1914. Après 2 graves blessures, il est déclaré "inapte" mais réussit à se faire muter dans l'aviation. Il y perd l'oeuil droit Coli réussit la double traversée de la Méditerrannée en 1919. La même année il bat le record de distance en ligne droite. Ces exploits réussissent à convaincre Nungesser.

Le départ de la traversée de l'Atlantique est fixé du Bourget pour le 8 mai 1927. Nungesser et Coli ont fait provision de tout ce qu'il faut de vivres pour un jour et demi, mais à la dernière minute, pour se rendre plus léger, ils renoncent aux ceintures de sauvetage et au canot pneumatique. Le quotidien "La Presse" du lendemain annonce l'arrivée des héros, avec force de détails inventés puisqu'ils ne réapparaîtront jamais. A l'état civil des deux aviateurs, à la place du lieu de décès, on lit simplement "DANS L'ATLANTIQUE"!!! Le 20 mai suivant, la jeune gloire de Lindberg allait succéder à celle de Nungesser et Coli.

Charles LINDBERG débute dans sa carrière d'aviateur en donnant des baptêmes de l'air sur des vieux avions des surplus de guerre. Il entre à l'école de pilotage militaire, puis, renonçant à l'armée, assure le service postal régulier entre Chicago et New-York. C'est à cette époque, en 1927, qu'il entend parler du prix Orteig pour la traversée de l'atlantique. Il pense immédiatement à un monoplan et monomoteur, mais les constructeurs refusent de lui livrer un avion, "Nous ne serons jamais les complices d'un suicide". Avec l'appui financier de la Chambre de Commerce de St-Louis il se rend, un chèque à la main, chez Ryan et là nulle objection. Il presse les préparatifs, car il connaît les autres concurrents également inscrits. On a peur pour lui car il a préféré emporter sur son "Spirit of Saint-Louis" un canot pneumatique, en lequel il a plus confiance que s'il avait choisi un hydravion. Mais il est prêt, et les notes qu'il a prises avant le départ nous font maintenant un peu sourire : 5 boites de conserves, 3 barres de chocolat très sec et très mauvais pour couper l'appétit, 2 lampes de poche, une corde, un peloton de ficelle, un couteau, une

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