- HISTOIRE DU PLUS LÉGER QUE L'AIR
Jusqu'à la première guerre mondiale, qui a donné son élan à l'aviation, et si l'on excepte quelques aéroplanes, le ballon a été l'unique mode de navigation aérienne.
UN VÉRITABLE PIONNIER
Un jour, auprès du feu, voyant une chemise tendue à sécher, et que
l'air chaud gonflait et soulevait, Joseph Michel de MONGOLFIER, se demanda si
cette force là ne serait pas utilisable pour une machine qui pourrait ainsi
s'élever. Personne jusque là n'avait pensé à l'air chaud.
Avec l'aide de son frère Etienne, le premier vol d'un ballon se fit, le 4 juin 1783, et au mois de septembre, une nacelle fut attachée, un mouton, un coq et un canard firent le premier voyage (avec autant de succès que la chienne lancée dans le cosmos par les Russes deux siècles plus tard.
En 1809, il construit un planeur qui vole (sans passager). En 1843, il dessine le premier modèle de « convertiplane » et, en 1849, construit un planeur qui aurait été expérimenté avec un passager.
1783
Le 15 Octobre 1783, 3 passagers sont à bord, dont PILATRE DE ROSIER, qui fut, le 21 novembre de la même année, le premier homme à naviguer au dessus de Paris . Pilâtre de Rosier a trouvé la mort, avec le physicien ROMAIN, dans sa tentative de la traversée de la Manche en Mongolfier.
En 1783, la découverte de l'aérostat par les frères Montgolfier suscite un engouement tel que les recherches sur les appareils plus lourds que l'air seront suspendues et vont prendre un certain retard. Blanchard, Resnier de Goué, Degen, Berlinger (deux Français, un Suisse, un Allemand) proposeront bien quelques solutions et tenteront même quelques expériences en vol, mais il faudra attendre la fin du XVIII ème siècle pour trouver celui que les Anglais ont appelé « l'inventeur de l'aéroplane », sir George Cayley.
1786
C'est deux ans plus tard que deux français, Jean-Pierre BLANCHARD et le Dr John JEFFRIES, partent de Douvres et rejoignent Calais. Mais cet autre pionnier qu'est Blanchard n'a pas eu plus de chance, il trouve la mort en 1808. Un jour son ballon se dégonfle, il tombe, il disparaît après six mois de souffrances. Sa femme fit à son tour des exhibitions, mais en 1819 son ballon prend feu, on ne retrouva d'elle qu'un corps à demi-calciné.
1796
Les travaux du Britannique Cayley commencés dés 1796 avec la création d'un petit hélicoptère. Etudes qui se poursuivirent jusqu'à sa mort en 1857.En 1796, reprenant les travaux des Français Launoy et Bienvenu, il construit un hélicoptère. En 1799, il grave sur un disque d'argent la représentation des forces aérodynamiques sur un profil d'aile. En 1808, il dessine un « ornithoptère » à l'échelle de l'homme.
1842
Henson, un autre Anglais, déposait le 29 septembre 1842, la première demande de brevet relative à un projet d'aéroplane à échelle 1 équipé d'un moteur à vapeur d'une puissance de 20 CV.
1843
Caylet en 1843, dessine le premier modèle de « convertiplane » et, en 1849, construit un planeur qui aurait été expérimenté avec un passager.
1848
-Collaborateur de Henson, Stingfellow, (photos) construisit un modèle réduit de 3 m d'envergure, équipé d'un moteur à vapeur actionnant deux hélices quadripales. En 1848,ce fut le premier appareil qui se soit maintenu en l'air au moyen d'une force mécanique dont un vol d'une distance égale à une quarantaine de mètres. Notons cependant que cet aéroplane ne partait non pas du sol mais qu'il était lancé sur un câble et se larguait automatiquement,il n'en reste pas moins que Stringfellow, continuant les travaux de Cayley et de Henson, fit voler pour la première fois dans l'histoire un modèle réduit d'aéroplane à vapeur.(l'Ariel)
1852
LE DIRIGEABLE
Henri GIFFARD pilote le premier vaisseau aérien muni d'un système de propulsion il s'agissait d'un ballon équipé d'une machine à vapeur actionnant une hélice (2), on est en 1852. L'hélice signifie la possibilité de diriger, ainsi est né le premier dirigeable. Giffard est aussi l'inventeur de l'injecteur automoteur, utilisé sur toutes les locomotives du monde, et qui lui a rapporté une fortune avec laquelle il a construit trois ballons dirigeables, pour le divertissement du public.
A la même époque, le tout Paris se déverse dans les salons d'un certain NADAR (Félix Tournachon de son vrai nom). Il expose tableaux et inventions de toutes sortes qu'on veut bien lui confier, ainsi que ses propres photos. Car NADAR, passionné par l'aéronautique, est le premier photographe aérien, en ballon. Il est également connu pour ses photographies célèbres de Dumas, Hugo, Sand, Baudelaire, et de bien d'autres.
Dans ses salons il a exposé l'Ecole
de Clément Ader, une des premières machines "volantes". Dans un
retentissant manifeste publié en 1863, il a proclamé : "C'est l'hélice
qui va nous emporter dans l'air, L'hélice qui entre dans l'air comme la vrille
dans le bois, emportant avec elle son moteur". Il sait que l'avenir est au
plus lourd que l'air.Mais quand on voit les ailes dessinées par Ader, on s'aperçoit que c'était vraiment inspiré des oiseaux?
- En effet, Ader a pensé, toujours à cause de ce côté probablement mystique qu'il faut lui reconnaître, qu'il fallait se rapprocher de la nature. Par certains côtés, il rappelle un peu Léonard de Vinci. II a donc choisi ses modèles chez les animaux. II avait chez lui des aigles apprivoisés qu'il faisait voler, il avait des roussettes, il avait des cages avec des tas d'oiseaux. C'était un personnage extraordinaire, vraiment.
1856
C'est en 1856, avec le Français Jean-Marie Le Bris, que les premiers essais de planeur avec passager ont lieu, et c'est encore avec lui, en 1868, que sera prise la première photographie d'un « plus lourd que l'air », en vraie grandeur.
1857
-En France, Félix du Temple, réalisa un projet d'aéroplane complet en 1857. Modèle réduit de 700g entraîné par une hélice mue au moyen d'un mouvement d'horlogerie, l'appareil réussit à se soulever par ses propres moyens (contrairement à celui de Stingfellow).Plus tard , du Temple construisit un monoplan de 17 m d'envergure dont le moteur était équipé d'une chaudière à circulation accélérée qui ne fut pas utilisée par l'aviation mais par la marine pour les premiers torpilleurs.
1860
C'est cet ingénieur allemand,
OTTO LILIENTHAL (1848-1896), le premier homme qui ait manié un
appareil plus lourd que l'air dans l'atmosphère. Dès 1860, avec
son frère, la nuit, pour ne pas attirer l'attention et surtout
les moqueries, il cherche à s'élever sur d'étranges appareils
cerfs-volants géants, planeurs aux ailes battantes... Il étudie
les surfaces portantes, les courants ascendants de l'air, et la
science de l'aérodynamique. Il n'a qu'une seule ambition : donner
à l'humanité l'appareil qui s'élèvera au-dessus de la terre,
comme l'oiseau. Sa plus grande découverte, alors que la
plupart de ceux qui avaient inventé de curieuses machines
volantes allaient le vent au dos, est d'aller contre le vent.
Le frère du grand Lilienthal, Gustav, va, lui aussi, croire à
l'ornithoptère et consacrer sa vie aux ailes battantes, sans succès.
En 1879, à Chalais-Meudon, on a pu voir voler un appareil
IL volait captif en vol circulaire, attaché par un câble, à un piquet. II était mû par un moteur à air comprimé. Une pièce de laiton, au-dessus du fuselage, attaquait deux hélices qui tournaient en sens inverse. Curieusement, les pales des hélices étaient en corne.
Le réservoir d'air comprimé qui faisait office de fuselage était une bande de tôle mince, roulée et rivetée par mille trois cents petits rivets. Victor Tatin était un mécanicien horloger extrêmement adroit qui a travaillé avec beaucoup de personnes, Pénaud en particulier, dont il était l'ami. II avait réalisé lui aussi des ailes battantes au début de ses expériences.
1861
L'histoire des dirigeables se poursuit avec Gaston TISSANDIER. D'abord voué à la chimie, il commence, dès 1868, à s'intéresser à l'aéronautique. Son maître, Henri Giffard est, rappelons le, le constructeur du premier ballon dirigeable. En 1870 et 71, il contribue à la fondation de l'aérostation militaire, en animant la poste aérienne par ballon. A l'exposition d'électricité de 1881, il présente le premier dirigeable à propulsion électrique . Si son procédé est loin d'être parfait, Tissandier n'en a pas moins ouvert la voie aux essais plus concluants de Charles Renard. De plus, il a par ses ouvrages, familiarisé le public avec les plaisirs de ce sport nouveau, le "ballonisme".