HISTOIRE DE L'AVIATION
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LES DIRIGEABLES ET ZEPPELINS Charles RENARD : tant que le plus lourd que l'air ne serait pas sorti du rêve des ingénieurs, l'avenir était au plus léger que l'air. Henri GIFFARD venait d'inventer le dirigeable, mais son gouvernail ne lui permettait pas précisément de diriger. Et les recherches du Capitaine Charles Renard se portèrent sur ce problème. II fait une découverte importante : la résistance du dirigeable n'augmente que proportionnellement au carré du diamètre, tandis que la force ascensionnelle est proportionnelle au cube du diamètre. Traduction : plus l'aérostat est grand plus il est facile de le diriger. Des dirigeables, il en sera construit beaucoup, notamment par le Comte Ferdinand VON ZEPPELIN. Celui-ci, en 1900, invente le ballon rigide dirigeable, le premier d'une longue série. Ces zeppelins ont été utilisés pendant la première guerre mondiale, entre autre pour le bombardement de Paris. La paix revenue, c'est une véritable compagnie de transports de passagers, en lignes transatlantiques, qui apporta le succès aux Zeppelins, jusqu'au jour où... 6 mai 1937, l'Hindenburg, gonflé à l'hydrogène, prend feu lors d'une manœuvre d'amarrage dans le New Jersez, et mit fin à une entreprise de rêves et de fantastique, après avoir transporté plus de 37 250 personnes. 1863 On aura noté l'invention du mot « aviation » par Gabriel
de La Landelle, le lancement de la campagne de la « sainte hélice »
par Nadar et la construction, par Ponton d'Amécourt, d'un hélicoptère
à vapeur, première application de l'aluminium au plus lourd que
l'air. D'autre part, vers 1874, le Français Félix du Temple parvient à lancer son aéroplane à vapeur le long d'un plan incliné, avec un jeune marin a bord. Mais pour qu'il y ait décollage, il ne faut ni plan incliné ni moyen additionnel (catapulte, contrepoids ), et, pour qu'il y ait vol, il faut : trajectoire soutenue, dirigeabilité, enfin atterrissage à un niveau au moins égal à celui du point de départ.
Jeune savant, mort à trente ans, l'œuvre du français Penaud fut remarquable. Inventeur du moteur à caoutchouc tordu ,il faisait voler le 18 août 1871, pour la première fois en public, un petit monoplan à hélice pourvu d'une queue stabilisatrice. Baptisé " planophore ", Penaud l'utilisa pour étudier les lois de l'équilibre longitudinale des aéroplanes. En 1872 et 1873, Penaud publiait les lois du glissement dans l'air et proposait une méthode de la résistance de ce fluide. Sa théorie du vol à voile date de 1873 mais son œuvre capitale date de 1876, en collaboration avec Gauchot : brevet qui décrit un monoplan amphibie, aile volante dans laquelle de nombreuses idées ont été reprises pour les avions modernes. En 1879, Victor Tatin en fit un admirable modèle réduit, essayé à Chalais-Meudon en vol circulaire. Cet appareil original est toujours conservé au musée de l'air. Tatin en tira de précieux enseignements qui contribuèrent à l'amélioration des constructions d'aéroplanes (il est le constructeur du premier barographe anéroïde enregistreur en 1880 utilisé en 1882 comme altimètre). - N'oublions pas d'évoquer Mouillard dont l'œuvre expérimentale bien que restreinte ,(publication d'ouvrages comme " le vol sans battement ") ,inspira les travaux de Chanute et des frères Wright . Enfin, Goupil , proposa en 1883, un projet d'aéroplane dont les ailes comportaient deux ailerons rigides à mouvement conjugué, dont l'un s'élevait, tandis que l'autre s'abaissait. C'était, pour la première fois, l'application d'un système de stabilisation latérale. 1879 Biot Biot a volé en 1879, en planeur, dans les carrières de Clamart. II fallait être assez courageux, à l'époque, pour se lancer, avec cette machine, dans une carrière..., ça présentait quand même quelques dangers. II se trouve que Biot a réussi plusieurs planés, sans se tuer, pendant que les autres précurseurs manipulaient des idées un petit peu théoriques (il y avait néanmoins une quantité de gens qui faisaient des essais comme lui. L'intérêt de son planeur, en dehors de son esthétique, c'est que, probablement, il est la plus vieille machine plus lourde que l'air qui ait effectivement volé et qui existe encore au monde. C'est un appareil avec des ailes, dites " à rémiges", c'est-à-dire qui rappellent beaucoup la forme d'un oiseau. En fait, ce n'était pas seulement pour l'esthétique que Biot l'avait construit. II l'avait fait pour permettre des variations dans l'angle d'attaque des rémiges. Le pilotage de cet engin était spécial. Biot avait la tête qui passait dans une espèce de collier ovale, au centre du fuselage. II était debout, bien sûr. Les jambes passaient de chaque côté d'un tube horizontal et, en fait, ces étriers ne servaient que lorsqu'il était en vol. II se mettait près du bord de la falaise, les pieds étant plus bas que ses étriers. Alors il courait, pour avoir une certaine vitesse, et se jetait dans le vide. Une fois qu'il était en l'air, il pouvait commander, avec ses étriers la queue à l'arrière qui avait un double mouvement, abaissé ou levé, pour commander la profondeur, et, également par le jeu de deux étriers, différentiellement, il pouvait tordre la queue comme un oiseau et, donc, avoir un certain effet de direction. C'est un système assez curieux. Les résultats n'ont pas été exceptionnels, mais il faut remarquer que la surface portante de cet appareil est quand même très faible, et je pense que, si ça n'a pas mieux marché, c'est en grande partie à cause de cela - Les Russes affirment que c'est Mojâiski, le premier, en 1884, avec cet engin, qu'ils ont reconstitué.
1893 - 1896 N'oublions pas de citer d'autres tentatives ubuesques comme celles, tout d'abord, en 1893 de Horatio Philipps qui réussit à faire soulever une machine composée de quarante plans superposés mue par un moteur à vapeur. Ou encore, celle de sir Hiram Maxim qui construisit un appareil de 31 m d'envergure, pesant près de 4 tonnes qui se brisa à la première tentative de vol. Il y eu aussi, l'expérience de Samuel Pierpont-langlet qui réussit en 1896, avec un modèle réduit de 4 m aux ailes en tandem, un vol de1500 m. Mais le modèle grandeur nature fut abandonné, l'appareil s'étant brisé deux fois au décollage. Enfin, L'autrichien Wilhelm Kress construisit un aéroplane équipé de deux flotteurs en acier mais l'appareil se brisa au premier décollage. |