OCTAVE CHANUTE ce grand théoricien publia en 1894

OCTAVE CHANUTE ce grand théoricien publia en 1894, PROGRESS IN FLYING MACHINES (Progrès des machines volantes), oeuvre d'une grande importance, car elle sera utilisée par la plupart des pionniers expérimentateurs, principalement par les frères Wright. Au cours de sa vie, Chanute servira également de lien entre les aéronautes d'Europe, et les américains, expliquant les nouvelles découvertes des uns et des autres, faisant ainsi accélérer le progrès.

Avec un certain recul, que nous avons en main les données du problème ; travaux d'Ader, des frères Wright, mais également recherches et expériences de Mojaïski en Russie, de Maxim en Angleterre, de Jatho en Allemagne, de Kress en Autriche, de Langley aux Etats-Unis. Tous ceux que nous venons de citer ont essayé de décoller avec un moteur, mais cela ne doit pas faire oublier les noms de ceux qui ont fait faire de grands progrès à l'aviation au moyen du planeur

Autres pionniers de l'air, autres "pères de l'aviation", les frères WILBUR et ORVILLE WRIGHT (américains). Dès leur enfance, des ouvrages d'aéronautique ont bercé leurs soirées: Après avoir effectué plusieurs métiers, c'est celui de réparateurs en bicyclette qui leur ouvrira la voie de la construction d'aéroplanes, dans leur atelier, et c'est en 1900, qu'ils essaient leur premier appareil. Un planeur plus perfectionné, en 1901, leur permet un vol de 130 m. Après cette expérience, ils abandonnent leurs livres et la théorie (sauf Wilbur Wright qui continue à avoir une correspondance très active avec Chanute) pour ne se fier qu'à leurs propres expériences.

Santos-Dumont, Blériot, Bréguet, Voisin, tous ces précurseurs - pionniers - aviateurs constructeurs, ont utilisé un moteur appelé " Antoinette", grâce auquel ils réussirent leurs premiers vols.

Un matin d'hiver 1902, sur les falaises normandes, il se mit à réfléchir tout haut : "L'homme volera mieux que l'oiseau ! L'homme volera sur cette mer avec les ailes que je lui construirai, car j'ai résolu dans ma tête tout le problème de l'aviation ! Je fabriquerai d'abord le muscle qui actionnera l'aéroplane. Ce sera un moteur léger à 8 cylindres, en forme de V, qui pèsera moins d'un kilo par cheval. L'oiseau sera un monoplan, que j'ai dessiné..." et se tournant vers son ami M. GASTAMBIDE (qui deviendra son associé) "Aidez-moi et nous ferons tous deux la conquête de l'air". Ainsi le brevet du moteur "Antoinette" (prénom de la fille de Gastambide) fut déposé le 28 Août 1902. Pour ses premiers exploits, le moteur fut placé sur un canot automobile, et battit tous les records du monde au meeting de Monte-Carlo en 1905.

ll ne faut pas oublier non plus les expériences de Hargrave en Australie, avec ses cerfs-volants cellulaires, et les études sur le vol des oiseaux des Français Mouillard et Marey.

Il faut enfin se rappeler qu'il s'en est fallu de bien peu pour qu'un autre américain, Langley, décollât avant les frères Wright, si ses expériences sur le Potomac avaient été couronnées de succès le 8 décembre 1903.

En 1903, Les frères Wrigt tentent le vol avec moteur et hélice, et le jeudi 17 Décembre, devant 5 témoins, l'avion réussit à se soulever à diverses reprises. Le premier vol ne dura que 12 secondes, mais ce fut toutefois le premier de l'histoire du monde au cours duquel une machine portant un homme s'est élevée dans l'air, d'elle-même. Wilbur pilotait l'appareil au cours du vol le plus long de cette représentation, 59 secondes. Pour ce jour historique, une invitation générale avait été faite par les frères Wright, les seuls 5 témoins n'ont pas regretté d'oser affronter le froid de décembre pour aller voir, une fois de plus nul n'en doutait, une machine volante ne pas voler.

Ferber pour suivait ses recherches, passant du planeur à l’appareil à moteur et réussissant le premier essai le 25 mai 1905, en Europe, d’un aéroplane équipé d’un moteur à explosion. Trajan Vuia, ingénieur roumain, établi en France, exécuta des vols non contrôlés, dont un de 24m, le 19 août 1905 sur un monoplan dont le moteur fonctionnait à l’acide carbonique. Au Danemark, Ellehammer réussit sur un monoplan, un vol de 42m en 1906 mais non homologué.

En 1904 et 1905, les frères Wright poursuivent inlassablement leurs expériences et prennent brevet sur brevet. Entendant parler des performances effectuées en France, Wilbur y vient se montrer en 1908 t distribuer des baptêmes de l'air, notamment à Paul Doumer, tandis qu'Orville demeure auxEtats-Unis pour présenter leur appareil aux autorités militaires américaines.

En France, Wilbur Wright multiplie les records, et le 31 décembre 1908, il obtient la coupe Michelin pour le vol plus long jusqu'alors enregistré : 2 h 20 mn et 23 secondes. Depuis 60 ans, une querelle demeure, qui, d'Ader ou des frères Wright, a le premier volé à bord d'un plus lourd que l'air

Tandis que toute expérience avait cessé aux Etats-Unis, celles-ci se multipliaient en France où de grands noms commençaient à se faire connaître : Les frères Voisins, Louis Blériot, Henry Farman et bien d’autres suivirent…

Henry Farman exécuta le premier kilomètre en circuit fermé en Europe sur l’aéroplane de Voisin. Delagrange emmena pour la première fois, un passager qui n’était autre que Farman. Enfin, ce dernier réussit le premier vol de ville en ville le 30 octobre 1908.

Blériot effectua le lendemain le premier vol circulaire en aéroplane. Le 31 décembre 1908, Wilbur Wright, venu en France, s’attribua le record de distance et de durée par un vol de 2h10mn parcourant 320km.

Jusqu’à présent, le biplan triomphait mais le monoplan ne tarda pas à prendre sa revanche. On peut ajouter qu’à la fin de l’année 1908 voyait l’avènement de l’aviation, se concrétisant par des performances impressionnantes.

Théoriciens et « aviateurs » travaillent ferme en même temps dans tous les pays : Phillips en Angleterre, Ellehamer au Danemark, Joukovski en Russie, Crocco en Italie, Esnault-Pelterie en France, Drzewiecki en Pologne.

Louis Blériot va associer son nom à un exploit spectaculaire : la traversée de la Manche. Le 25 juillet 1909, en 37 mn, sur un Blériot, moteur Anzani de 25 ch, il réussit, battant de justesse le courageux Latham qui, sur Antoinette, deux fois de suite, tombe dans la mer

L'année 1910 voit encore de nombreuses innovations : le premier hydravion du Français Fabre, le premier « avion à réaction» du Roumain Coanda, le premier décollage du pont d'un navire par l'américain Ely, la première liaison radio air-sol, les premières vues cinématographiques prises d'avion. Cette année-là, l'aviation a fait vingt-neuf morts.

Cela n'empêche pas l'idée d'aviation de s'imposer dans le public. En 1911, on a construit 1 350 aéroplanes dans le monde, on a fait 13 000 voyages « au-dessus de la campagne », et 12 000 aviateurs ont parcouru un total de 2 600 000 km... Mais on a consommé 8 000 hélices !

Il faut dire que l'on « casse du bois » assez souvent à l'atterrissage. Très vite, dès 1911, nous voyons apparaître le métal dans la construction aéronautique : les frères Morane revêtent de tôles d'acier le fuselage de leur monoplan, tandis que Ponche et Primard créent le Tubavion avec voilure entièrement en aluminium.
C'est également l'époque à laquelle Levasseur lance le « monobloc », monoplan à aile cantilever (montée en porte à faux, sans hauban), et recouvre le moteur et les roues de surfaces profilées. Bientôt, on parle d'« aérobus », puisque Breguet et Sommer se livrent un duel épique à qui transportera le plus de passagers : le 23 mars, Sommer en fait décoller douze avec un moteur de 70 ch.